J’ai rencontré hier à Lille, dans sa région, le “citoyen” Antoine Demeyer, qui s’était récemment illustré en débattant sur France 2 avec le président de la République.
Comme spectatrice, j’avais perçu lors de cet échange télévisé toute l’énergie d’un homme qui avait su trouver les mots face au chef de l’Etat pour exprimer sans détour une situation, la sienne, qui est celle aussi de millions de Français.
Face à François Hollande, malgré le stress qu’on imagine aisément, il avait réussi l’exploit d’aborder en peu de temps et de façon très concrète quatre problèmes qui sont au cœur du mal français : l’immigration massive et le risque islamiste, le pouvoir d’achat, les petites retraites et l’Union Européenne.
Face à ces quatre interrogations, le président était resté évasif, flou, techno. Le citoyen avait eu raison du président.
Antoine Demeyer m’a confié hier qu’il n’avait pas du tout été convaincu par les réponses de François Hollande. Il m’a dit aussi que le président semblait, après l’émission, content de lui-même et de sa prestation.
Cela ne m’a pas surprise : la déconnexion est telle entre le peuple et nos gouvernants que ces derniers ne sentent littéralement plus rien du réel. Ils en sont dramatiquement coupés.
Réduit à faire de la communication parce qu’il a transféré la quasi totalité des leviers de pouvoir à Bruxelles et Francfort, le président de la République ne sait même plus quand il parle juste ou quand il parle faux. Nous aurons de ce point de vue tout un lien à retisser avec nos compatriotes, et il faudra le faire avec patience et rigueur, car le mal est profond, enraciné dans des années d’inaction et de mensonges.
Hier, Antoine Demeyer m’a paru avoir beaucoup plus de bon sens et de cohérence dans ses analyses que nombre des responsables politiques qui ont aujourd’hui la charge des affaires de la France.
Électeur du Front National, il n’était ni “le salaud assumé” ni “l’enfant apeuré” que la Caste médiatico-politique voudrait voir à tout prix dans l’électeur patriote.
J’ai échangé avec un homme sincère, réfléchi, humaniste, révolté par les caricatures et par l’état de son pays, un homme logique dans ses analyses, conscient de l’immense abîme dans lequel la France est plongée mais qui n’a pas renoncé à se battre. Un homme qui a compris que l’abstention était un piège.
Contrairement à ce que veut croire l’oligarchie au pouvoir, M.Demeyer comme des millions de Français a parfaitement décrypté des sujets aussi obscurs et éloignés que l’Union Européenne.
De cette rencontre je sors renforcée dans l’idée que notre démocratie aurait tout intérêt à se tourner beaucoup plus souvent vers le peuple. Nous trouverons dans les référendums et les référendums d’initiative populaire des réponses aux maux qui rongent la France. Certains lancent des “Hé Ho !” à la tête des Français, comme s’ils étaient des enfants. Je préfère les prendre pour ce qu’ils sont, des adultes réfléchis, et leur proposer un pacte démocratique nouveau qui les remette au centre.