Alerte sur la natalité : la politique familiale abandonnée par les gouvernements successifs

La baisse de la natalité observée en 2016 semble poursuivre une tendance déjà relevée en 2015. Si la fécondité des femmes françaises reste plus élevée que celles de la plupart des pays d’Europe, ce mouvement inquiète légitimement.

De nombreuses raisons sont avancées pour expliquer cette diminution du nombre de naissances et en particulier la baisse de la fécondité aux âges jeunes (qui n’est pas cette année compensée par une augmentation de la fécondité des femmes plus âgées). Parmi les causes les plus fréquemment admises par les démographes, on note l’allongement de la durée des études, une insertion plus difficile sur le marché du travail, et plus généralement une situation économique défavorable. Et il est vrai que les familles françaises sont les premières à souffrir de l’absence de croissance et de l’explosion du chômage. Comment se projeter dans l’avenir pour un jeune couple quand la conjoncture est à ce point dégradée et que les perspectives financières du foyer sont plus qu’incertaines ? Pour parler plus concrètement, il est difficile d’envisager d’avoir un premier enfant, ou d’agrandir la famille, quand on n’est tout simplement pas assuré de pouvoir travailler, ou d’avoir des revenus décents, et ainsi de subvenir aux besoins de tout le foyer.

Mais il existe également en France un lien fort entre la politique familiale menée par l’Etat et le niveau de la natalité. C’est le rôle dans notre pays de la politique familiale que d’assurer aux hommes et femmes qui souhaitent avoir des enfants un soutien financier, matériel et moral. Ce soutien témoigne de la solidarité de la Nation avec ses familles et répond à un objectif politique fort auquel j’adhère totalement : pour continuer de jouer son rôle et de gagner en puissance, la France se doit d’avoir beaucoup d’enfants et de tout mettre en œuvre pour faciliter les naissances dans les familles françaises.

La politique familiale étant régulièrement convoquée pour expliquer la bonne tenue de la démographie française, il est tout à fait légitime de souligner aujourd’hui que son affaiblissement entraîne des conséquences négatives sur le taux de fécondité. De ce point de vue, un bilan s’impose.

Dès lors, je ne peux que regretter les attaques graves menées par les gouvernements français successifs depuis une dizaine d’années contre la politique familiale.
De ce point de vue, les quinquennats Sarkozy-Fillon et Hollande-Valls ont eu des conséquences dramatiques sur la vie des familles françaises. Affaiblissement des revenus des familles des classes moyennes et populaires, promesses de revalorisation des prestations non tenues, déscolarisation des enfants de l’école maternelle, réduction des avantages fiscaux liés au fait d’avoir eu un ou des enfants, baisse du plafond des allocations familiales, modulation des allocations familiales et de la prestation d’accueil du jeune enfant en fonction des revenus… : la liste est longue, et ce sont autant d’éléments incombant à ces gouvernements qui expliquent aujourd’hui la moindre fécondité des femmes françaises et qui continueront d’affecter négativement la natalité sur le moyen-terme.

Il est par ailleurs illusoire de penser que c’est par un nouveau renforcement de l’immigration que sera compensée la baisse des naissances. Les deux sujets ne sont pas du tout à mettre sur le même plan.

La politique familiale en France a toujours eu pour vocation d’aider la natalité des familles françaises. C’est à cet objectif fondamental qu’il faut revenir. Je ne surprendrai personne en réaffirmant ma volonté, dans le cadre de mon projet présidentiel pour le prochain quinquennat, de renforcer considérablement l’action de l’Etat en faveur de la politique familiale et de la réserver aux Français.

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