Que connaît encore François Hollande de la fonction publique ? A part les quelques très hauts fonctionnaires qui lui font des courbettes dans les palais où il se retranche ? Que connaît-il à la souffrance des infirmières, des professeurs, des policiers et gendarmes, tous victimes de sa politique incendiaire ? Comme bon nombre de Français, j’ai été très choquée qu’il abandonne les policiers qui ont été brûlés vifs à Viry-Châtillon et ne daigne même pas se rendre à leur chevet. Non, il a préféré s’associer à tous ceux qui les conspuent, en laissant les casseurs et racailles manifester contre notre police !
Non, François Hollande n’est pas le défenseur des fonctionnaires, il est leur adversaire résolu. Il peut bien affirmer qu’il n’accepterait « jamais qu’on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République », son bilan est là pour rappeler une réalité dramatique. Pendant cinq ans, les fonctionnaires de notre pays, qu’ils servent l’État, les collectivités territoriales ou dans les hôpitaux, ont été durement oubliés et fragilisés. Et lui n’a jamais entendu le désespoir que bon nombre d’entre eux expriment, jamais !
Il s’émeut sans doute que je dénonce la chienlit dans laquelle il laisse le pays s’enfoncer sans le moins du monde s’en inquiéter. Il ne sait pas gouverner, il n’est en rien chef de l’Etat. Et il n’apprécie pas que je révèle que lui et Bernard Cazeneuve dans cette campagne ne se comportent plus en président de la République et en Premier ministre, mais qu’ils soutiennent un seul candidat, Emmanuel Macron, qu’ils utilisent leur fonction pour favoriser sa candidature. Nul doute d’ailleurs qu’ils lui apporteront un soutien moins tacite d’ici peu. Je l’ai dit et je l’assume : moi, j’ai parfaitement confiance dans les fonctionnaires, qui sont d’ailleurs souvent nombreux à se plaindre auprès de nous, mais c’est dans le gouvernement que je n’ai pas confiance. C’est vers nous que les fonctionnaires se tournent pour trouver un peu d’espoir.
Le gel du point d’indice, entamé sous François Fillon et poursuivi sous François Hollande, est un exemple frappant du mépris de ce gouvernement pour les fonctionnaires. C’est d’abord une mesure injuste, directement commandée par l’Union européenne au nom de la sacro-sainte austérité. Injuste, puisqu’elle concerne toutes les catégories de fonctionnaires, le haut-fonctionnaire comme le fonctionnaire de catégorie C. Injuste encore, car elle a accéléré la paupérisation de la fonction publique. Maintenu entre 2010 et 2016, ce gel a même amputé le pouvoir d’achat des fonctionnaires de 8 %. Inefficace enfin, puisque ce sacrifice n’a pas permis de redresser efficacement les comptes publics.
Autrefois protégés du chômage par le statut de la fonction publique, les fonctionnaires de notre pays n’en restent donc pas moins confrontés à une précarité de plus en plus importante. Cette même précarité qui gagne désormais leurs conditions de travail.
La politique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux et de réduction des effectifs (que mes adversaires Fillon et Macron souhaitent poursuivre) n’a pas été arrêtée sous François Hollande. Certes, elle a épargné l’Éducation Nationale ; bien que toutes les réformes menées par Najat Vallaud-Belkacem aient amplifié l’effondrement du niveau des élèves. Mais tout ceci s’est fait au détriment d’autres ministères.
Les effectifs de nos armées ont ainsi fondu de plusieurs milliers de postes, accentuant la baisse décidée sous François Fillon. Les effectifs de police et de gendarmerie supprimés durant le quinquennat précédent n’ont pas été reconstitués. Pis, les effectifs de douanes ont été une nouvelle fois réduits.
Ces choix ont un coût : ils ont renforcé la pression sur nos forces de l’ordre. Ils ont dégradé leurs conditions de travail, en les sollicitant jusqu’à l’épuisement. Ils ont aussi conduit à l’effondrement de notre capacité de défense et affaibli la sécurité des Français.
Ce gouvernement comme les précédents a gouverné contre les fonctionnaires et le service public. Il faut que ça change du tout au tout.
Nous devons être aux côtés de nos fonctionnaires, qui ne peuvent se contenter de mesures tièdes. La première des urgences est naturellement la reconstitution de leur pouvoir d’achat et la fin de la précarisation généralisée dont ils sont victimes. C’est la raison pour laquelle je m’engage à dégeler définitivement le point d’indice et à le revaloriser chaque année à un niveau au moins égal à celui de l’inflation. Les fonctionnaires ne peuvent plus être la variable d’ajustement de l’échec de l’euro et des politiques d’austérité qui en découlent.
Nous devons aussi leur donner les moyens d’exercer pleinement leurs missions. Chaque jour, les atteintes à la laïcité se multiplient. Chaque jour, ils voient le communautarisme s’enraciner et les demandes particulières redoubler. Nous devons les soutenir, en chaque occasion : du policier dans les quartiers difficiles à l’agent d’administration agressé à son guichet, qui doit être assuré du soutien de sa hiérarchie.
Les effectifs de la fonction publique hospitalière doivent eux aussi être renforcés. Le temps d’attente aux urgences s’est dramatiquement allongé, la qualité des soins s’est effondrée, le personnel médical ploie sous le travail administratif. Il est donc urgent de renforcer ces effectifs, pour décharger notamment les médecins des formalités administratives et pour qu’ils se consacrent entièrement à la santé de leurs patients.
Nous redonnerons leur autorité aux enseignants, et les moyens d’exercer leur mission sereinement et efficacement.
Nous devons veiller à apporter un soin particulier aux forces de sécurité. La sécurité des Français est menacée par le fondamentalisme islamiste. L’insécurité grimpe partout, dans les villes, dans les quartiers, mais aussi dans les campagnes, qui souffrent directement de la fermeture de commissariats et de la raréfaction des moyens.
Oui, je serai aux côtés des fonctionnaires de police et des gendarmes pour renforcer la sécurité des Français. En recrutant 15 000 nouveaux policiers et gendarmes et en modernisant leurs équipements, les commissariats et les casernes. Oui, je renforcerai leur présomption de légitime défense car nos forces de police et de gendarmerie exercent avec sérieux leurs missions et nous devons leur témoigner notre confiance. Enfin, je garantirai le statut militaire des gendarmes, auquel ils sont naturellement attachés.
Ce soutien tant moral que matériel à nos fonctionnaires leur permettra d’assurer leurs missions de service public et de prévenir toute atteinte à la loi de la République.
Mais c’est bien en préservant le statut particulier de la fonction publique que nous protégerons au mieux les fonctionnaires. La droite libérale, la gauche libérale, les Fillon, les Macron, tous essayent de le supprimer, au nom de la « flexibilité ». Je m’engage à le maintenir dans ses dispositions actuelles, contre les attentes de l’Union européenne.